Présentation de l’Institut de l’Annonciation

Notre école a un passé riche où se mêlent l’histoire de Schaerbeek, des sœurs de l’Annonciade et bien d’autres choses encore. Nous vous invitons à découvrir ce passé passionnant qui marque encore la vie de l’école aujourd’hui. Nous construisons activement le présent et l’avenir de l’école pour l’inscrire dans la société d’aujourd’hui en nous appuyant sur les richesses de son passé.

Les sœurs de l’Annonciade

Les Sœurs Annonciades d’Heverlee sont une congrégation religieuse féminine enseignante. Elles annoncent la Bonne Nouvelle à tous, à travers : l’enseignement, le soin des malades, la catéchèse, l’aumônerie, l’animation des jeunes et des moins jeunes, la prière partagée, l’animation de retraites, le développement — dans les pays du Tiers monde — les rencontres, l’écoute… par tout ce qu’elles font et tout ce qu’elles sont.

L’ordre de l’Annonciation de la Vierge Marie est un ordre monastique catholique féminin qui a été fondé en 1501 par sainte Jeanne de France.

Sainte Jeanne de France

Jeanne de France est née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi et morte le 4 février 1505 à Bourges. Aussi appelée « Jeanne la boiteuse » ou « Jeanne l’Estropiée » à cause de sa boiterie. Mariée à l’âge de douze ans à Louis d’Orléans en 1476, celui-ci, devenu le roi Louis XII en 1498, la répudie pour raison d’État. Devenue duchesse de Berry, elle fonde, avec l’aide de son confesseur franciscain, le bienheureux Gabriel-Maria, l’Ordre de la Vierge Marie dont elle avait eu l’intuition en son enfance, alors qu’elle priait la Vierge qui lui aurait dit : « Avant ta mort, tu fonderas un ordre religieux en mon honneur… »

Jeanne compose une règle sous le titre des dix vertus de la Vierge et envoie un exemplaire à Saint-François de Paule qui l’encourage dans sa fondation. La règle est approuvée par le pape Alexandre VI le 14 février 1501.

Voici les 10 chapitres de la règle :

  • La pureté ou l’ouverture du cœur à Dieu
  • La prudence ou comment savoir plaire à Dieu
  • La louange : heureux dans la prière
  • La patience ou la recherche de Dieu
  • L’humilité ou l’humble service
  • L’obéissance ou l’écoute du cœur
  • La Charité
  • La foi pour plaire à Dieu
  • La pauvreté ou un cœur de pauvre
  • La compassion

Sa bonté, son souci des pauvres, son grand amour de la Vierge Marie ont marqué ceux et celles qui l’ont côtoyée. Elle meurt saintement à Bourges le 4 février 1505. Rapidement, son culte se répand.

Béatifiée en 1742, elle est canonisée par Pie XII en 1950.

En Belgique, les Annonciades sont nées à Veltem au XVIIIe siècle. Leur fondateur est l’abbé Pierre Jacques de Clerck : il crée, en 1787, une première école. Très vite, les jeunes filles qui enseignent dans cette école formeront la première communauté religieuse. Elles recevront les orientations apostoliques du fondateur et auront comme spiritualité, la spiritualité de l’Ordre de l’Annonciade.

En 1894, le chanoine Xavier Temmerman (1850-1920) fonde une congrégation d’Annonciade à Heverlee avec quelques postulantes formées par les annonciades de Huldenberg.

L’institut d’Heverlee devient autonome en 1907 par décret du cardinal Désiré-Joseph Mercier, archevêque de Malines, et confié au gouvernement de la mère Alfonsina Hofs, qui le dirige jusqu’à sa mort en 1942. Dès 1931, la congrégation d’Heverlee envoie des sœurs en Afrique, d’abord au Congo, puis au Burundi.

Les Annonciades d’Heverlee sont les héritières d’un triple patrimoine :

  • « Ce que vous avez fait aux moindres des miens, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). L’abbé De Clerck envoie les sœurs vers les pauvres comme « collaboratrices de Dieu » ;
  • La spiritualité évangélique et mariale (en rapport avec Marie) de sainte Jeanne de France : « Des religieuses toutes consacrées à imiter Marie, tel que l’Évangile nous la fait connaitre, pour la joie de Dieu » ;
  • Le charisme éducatif et pédagogique du chanoine P.F.X. Temmerman : « La pédagogie du cœur fait des merveilles. »

Être Annonciade, c’est :

  • Vivre comme Marie ;
  • Faire la joie de Dieu ;
  • Se savoir envoyées comme « collaboratrices de Dieu » (1 Cor 3,9) ;
  • S’aimer les unes les autres d’un amour délicat et prévenant ;
  • Puiser sa force aux grandes sources de vie : la parole de Dieu, l’Eucharistie, le mystère Pascal.

Les Annonciades sont appelées à révéler la miséricorde de Dieu, à collaborer à la mission du Christ dans tout ce qu’elles sont et dans tout ce qu’elles font en pensées, en paroles et en action.

Logo de l’école

Le logo de l’école contient à sa droite la lettre A (pour Annonciation) et une étoile à gauche. Au centre de l’écusson figure une représentation de la fleur de Lis.

Le lis devient l’un des symboles associés à la Vierge Marie, d’où son appellation de lis de la Vierge ou lis de la Madone. Les églises qui avaient pour patronne Marie mirent la fleur de lis en avant. Marie est alors souvent représentée portant l’Enfant Jésus d’un côté et un sceptre en fleur de lis de l’autre. L’ange Gabriel est également fréquemment représenté avec une fleur de lis à la main, comme dans l’Annonciation de Léonard de Vinci où il tient un lis blanc dans sa main gauche comme un symbole de la pureté de Marie.

La rue Josse Impens

Dans ce chapitre, des images sont présentées. La plupart de ces images proviennent du site de la commune de Schaerbeek : lien.

En pente et quasi rectiligne, la rue Josse Impens relie la rue des Pâquerettes à la rue Jan Stobbaerts, en croisant successivement la rue Fontaine d’Amour, l’avenue Général Eisenhower et la rue Frans Binjé.

La rue Josse Impens est en fait le tracé d’un ancien chemin appelé Petite rue au Bois. Ce chemin reliait l’ancien village de Schaerbeek au bois de Linthout. Jusqu’en 1903, ce chemin était bordé de fermes : certaines d’entre elles ont subsisté jusqu’en 1950.

Presque en ligne droite, le tracé est bien visible sur la carte Ferraris de 1770.

La suppression du chemin est décidée au profit de trois rues, dont la rue Josse Impens. Cette décision s’inscrit dans le plan de voiries du quartier de la Vallée Josaphat. Ce plan est réalisé par l’ingénieur communal des Travaux : Octave Houssa. Le plan est approuvé provisoirement par l’arrêté royal du 10/02/1902 puis définitivement par celui du 21/04/1906.

La rue Josse Impens est tracée entre 1908 et 1909.

Les premières maisons sortent de terre entre 1908 et 1914. Ces constructions sont de style éclectique : c’est-à-dire qu’elles mélangent différents styles d’architecture. Elles sont pour la plupart construites au début et à la fin de la rue. C’est le cas notamment des nos3133 et 35, un ensemble de trois maisons similaires de 1911.

La Première Guerre mondiale arrête la construction. Il faudra attendre 1924 pour que les constructions reprennent. Ces constructions continuent d’adopter le style éclectique avec des maisons et des petits immeubles à appartements :

  • le no54 (architecte V. Van Haelen, 1929)
  • le no16-18 (architecte Vanstraeten (?), 1930)
  • le no56 (ingénieur-architecte Jean Maréchal, 1932).

À l’angle de la rue Jan Stobbaerts prend place un remarquable immeuble moderniste marqué par l’École d’Amsterdam, conçu en 1928 par l’architecte Joe Ramaekers et terriblement dénaturé en 1994 par le remplacement de ses châssis et la pose d’un enduit rose (no131 rue Josse Impens et 32 avenue Jan Stobbaerts).

Notre école fut construite en 1933 (explications complètes dans la suite de ce document).

Enfin, quelques immeubles à appartements des années 1950 et 1960 complètent le bâti de la rue.

Photos autour de l’ancien chemin Petite rue au Bois :

Le peintre Josse Impens

Josse Impens est né le 29 avril 1840 à Bruxelles et mort le 6 novembre 1905 à Schaerbeek. Ce peintre belge est principalement connu comme peintre d’intérieurs, de scènes de genre, de portraits et de nus.

En 1893, il s’installe à Schaerbeek où il réside jusqu’à sa mort : successivement rue Josaphat n° 68, rue de Brabant n° 132, avenue Rogier n° 365 et n° 111.

Sa nécrologie, parue dans le journal La Réforme, rappelle :

« Monsieur Josse Impens a derrière lui une carrière artistique de près de trente années, mais il n’a pas encore produit autant qu’il l’aurait voulu, sa vie ayant été assombrie pendant de longues années par […] la perte de deux enfants qu’il chérissait. Il a autant vécu à la campagne qu’à la ville, ayant appris à aimer sérieusement les vieux intérieurs des paysans flamands […]. Il a cultivé, sa vie durant, la spécialité d’art qu’il aimait. […] Les yeux de cet amoureux de belles flambées de couleurs se sont donc fermés. Ils chérissaient tant les chatoiements féériques de la lumière. ».

Deux exemples de son œuvre :

Histoire de notre école

1933 — la construction de Sainte-Alice

C’est l’architecte Armand Demey qui crée l’école Sainte-Alice avec un style mêlant accents Art Déco et Beaux-Arts.

Notre école est construite en 1933 au 125 de la rue Josse Impens portant le nom d’école Sainte-Alice.

Nous connaissons l’Institut de l’Annonciation comme une école à part entière, mais à l’époque, elle faisait partie intégrante de l’ensemble scolaire de la Retraite du Sacré-Cœur dont le siège se situait au n° 58 avenue Jan Stobbaerts et 36 rue Vandenbussche.

1934 — la bénédiction

Le 10 mai 1934, l’école est bénite par le cardinal Van Roey. Une pierre commémorative se trouve en bonne place dans le hall de l’école. Le nom de l’architecte y est également visible.

Joseph-Ernest Van Roey est né le 13 janvier 1874 à Vorselaar (Belgique) et mort le 6 aout 1961 à Malines (Belgique).

Prêtre catholique belge, il était également théologien et professeur à l’université de Louvain.

Consacré archevêque de Malines en 1926, il est fait cardinal et primat de Belgique, l’année suivante (1927).

Le cardinal est, sous l’Occupation, le chef incontesté de l’Église de Belgique. Il souhaitait préserver l’institution et s’est donc opposé aux partis de la collaboration en raison de leur volonté de s’accaparer les œuvres et les institutions liées au monde catholique.

Un cardinal est un haut dignitaire de l’Église catholique choisi par le pape et chargé de l’assister. Le titre précis est cardinal de la Sainte Église romaine ; les cardinaux forment la plus haute sphère de l’Église romaine.

1941 — L’institut de l’Annonciation

La Communauté des Annonciades a repris l’école aux religieuses de la Retraite du Sacré-Cœur qui étaient retournées à Angers lors de l’occupation allemande.

En 1941, Sainte-Alice devient alors l’Institut de l’Annonciation.

À cette époque, l’école est composée de deux structures et dénombrait 100 élèves francophones et 23 néerlandophones :

Une implantation Avenue Jean Stobbaerts

Cette partie était payante et comprenait :

  • Des humanités modernes économiques (classes de 6e et de 5e)
  • Une école primaire d’expression française
  • 3 classes de 6e année
  • Un jardin d’enfants (une classe).

L’implantation rue Josse Impens était une école paroissiale avec :

  • Un 4° degré bilingue (une classe)
  • Une école primaire d’expression française (3 classes)
  • Une école primaire d’expression néerlandaise (une classe)
  • Un jardin d’enfants (une classe)

Ces deux écoles, bien que situées dans des rues différentes, communiquaient par les jardins .

Jusqu’en 2019, les deux écoles communiquaient par les cours de récréation. Des travaux dans les deux écoles ont impliqué la disparition de cette communication.

Elles ont toutes deux évolué à travers le temps. En 1955, il y eut la fusion des deux écoles.

En 1968, furent installées les classes d’expression française, rue J. Impens et en 1970, il y eut la suppression des classes modernes économiques.

Les deux unités ont traversé les orages de la guerre, du pacte scolaire de 1958 et de la bataille linguistique. En 2011, les élèves des deux écoles fréquentaient encore les salles de gymnastique des deux sites.

En 1958 — le pacte scolaire

Le Pacte scolaire est l’accord politique conclu en novembre 1958 en Belgique entre le Parti Social Chrétien (P.S.C.), le Parti socialiste belge (P.S.B.) et le Parti Libéral (tous trois unitaires à l’époque) pour mettre fin aux litiges et controverses qui opposaient les catholiques et les laïcs.

Grâce à ce Pacte scolaire, les parents peuvent désormais choisir librement l’éducation qu’ils veulent donner à leur enfant :

  • soit dans une école officielle (écoles organisées par l’État, des provinces ou des communes…)
  • soit dans une école « libre » (écoles majoritairement catholiques).

Les grands principes de base du Pacte scolaire :

  • La paix scolaire via un assouplissement des tensions entre les réseaux de l’enseignement.
  • La liberté de choix par les parents.
  • La gratuité dans l’enseignement obligatoire quel que soit le réseau (l’État subsidie l’enseignement).

1962 — Travaux d’agrandissement

En 1962, une extension de l’école est construite pour accueillir des classes supplémentaires. Les deux bâtiments ne forment qu’une seule unité, même si les styles architecturaux sont très différents. Les bâtiments communiquent à chaque étage par la prolongation des couloirs du bâtiment initial.

Ce nouveau bâtiment accueille une salle de gymnastique dans laquelle se trouve également une scène entièrement en bois.

1979 — Construction d’une crèche

En 1979, l’école est encore agrandie avec un nouveau bâtiment qui sera une crèche.

2015 — le pacte d’excellence

Le Pacte pour un Enseignement d’excellence est une réforme de grande ampleur de l’enseignement. Il est le fruit d’un intense travail collectif entamé en 2015 et est fondé sur une ambition commune à l’ensemble des partenaires de l’école : renforcer la qualité de l’enseignement pour tous les élèves. Il s’agit d’une réforme systémique qui s’inscrit dans la durée et se met progressivement en place.

Ce pacte aura un impact important sur toutes les écoles et donc également l’Annonciation. Des enquêtes préalables sont faites auprès de tous les acteurs de l’école : PO, direction, enseignants, parents, enfants, parascolaire. Les résultats de ces enquêtes permettront à l’équipe de construire leur plan de pilotage afin de s’inscrire dans la lignée du pacte d’excellence.

2017 — de grands travaux

Cette année marque le début de longs travaux qui s’achevèrent en 2021. La planification de ces travaux a été longue avant de pouvoir les commencer. Ces travaux ont une portée importante.

  • Renouvèlement des deux cours de récréation
  • Ajout d’un nouveau bloc sanitaire dans la cour du bâtiment de 1933
  • Installation de panneaux solaires sur le toit de l’école
  • Changement des châssis du bâtiment de 1962, avec la pose de screens.
  • Installation d’une nouvelle chaudière
  • Ajout d’une porte à la hauteur de la scène de la salle de gymnastique pour un accès à la rue.

En parallèle, l’équipe éducative travaille sur des projets qui transforment également l’école :

  • Création d’un poulailler
  • Aménagement d’un potager
  • Aménagement d’une zone pour les vélos
  • Création d’un compost

2019 — Crise sanitaire : le coronavirus

Le monde doit faire face à la crise de la COVID-19. Une pandémie d’une maladie infectieuse provoquée par le coronavirus. Les écoles doivent faire face à de nombreuses mesures : des confinements, des fermetures de classe, des quarantaines…

Au cours de cette période, les outils numériques ont pris beaucoup d’importance dans l’école : la volonté de l’équipe était de garder le contact avec les parents et les élèves. En parallèle, les pratiques pédagogiques se transforment avec l’intégration des nouvelles technologies.

2021 — Les débuts du plan de pilotage

En 2021, l’équipe termine son travail sur le plan de pilotage : un contrat d’objectifs est signé. Les 6 années à venir seront consacrées à la mise en œuvre de ce pan de pilotage.

Sources

Inventaire du patrimoine architectural, Région de Bruxelles-Capitale
https://monument.heritage.brussels/fr/0/Rue_Josse_Impens/10307159

Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Josse_Impens

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Ernest_Van_Roey

https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C5%93urs_annonciades_d%27Heverlee

Site de la commune de Schaerbeek
https://www.1030.be/fr/histoire-de-rue-les-rues-lambiotte-impens-et-fiers

Annonciade.info